La Fabrique Culturelle

Nuages, de Julien-Robert, extrait du concert De la mer aux nuages

ClairObscur | Stéphanie Pothier, mezzo-soprano

Nuages en un extrait du concert De la mer aux nuages, où la musique prend forme dans une scénographie vidéo pour créer un espace où les limites des œuvres sont brouillées, à l’image des confluents marins dont les limites diffuses se confondent. Le concert est structuré autour de Confluents, composition pour voix, piano et électronique en temps réel, de Julien-Robert, dont les quatre mouvements sont entrelacés d’œuvres de Debussy, Ravel, Boulanger, Jaque, Berlioz, Fauré et Liszt, autour du thème de l’eau.

Alors que nous sommes dans une course contre la montre pour sauver notre environnement, De la mer aux nuages invite à une méditation sur la beauté, la puissance et la valeur de l’eau et de ses milieux, tout en offrant un vibrant appel à réfléchir sur sa dégradation causée par l’activité humaine.

Le fleuve Saint-Laurent est au cœur de l’inspiration de ce projet. Force marine, artère vitale traversant le territoire, vivifiant sa population, nourrissant faune et flore: les artistes l’ont suivi de Montréal jusqu’en Gaspésie, où il devient mer, pour en ramener images et sons qui, transformés à divers degrés, deviennent composantes d’œuvres à la fois concrètes et abstraites. Avec les œuvres de répertoire et l’œuvre originale de Julien-Robert interprétées par Stéphanie Pothier (voix) et Rosalie Asselin (piano), Julien-Robert et Stéphanie Pothier ont développé la conception vidéo en tandem à partir d’images sources tournées par Stéphanie le long du fleuve et de la mer ainsi que sur d’autres cours d’eau du territoire québécois.

Dans Nuages, la voix solo est traitée électroniquement pour développer des strates en transparence, des traînées semblables à la vapeur d’eau, en harmonie avec la vidéo, suggérant le mystère qu’évoquent les nuages dès l’enfance et l’imagination qui en est stimulée: serpents de mer, boucles de Poséidon, esprit de l’eau sublimé... Que trouverait-on aux confins des nuages, dans ces gouttes qui se trouvaient sûrement un jour dans les profondeurs des mers? L’eau y a-t-elle transporté, dans les vertigineuses altitudes, des réminiscences de ce qu’elle a vu aux profondeurs abyssales des mers? L’omniprésence du souffle de la chanteuse rappelant le vent qui déplace les nuages peut être mise en parallèle avec son utilisation dans la vidéo Fonds marins, suggérant là la respiration du plongeur.

Crédits

Composition musicale: Julien-Ronert
Conception vidéo: Stéphanie Pothier et Julien-Robert